EDITO

Ce numéro de La Lettre Innovative Learning est le dernier d’une année… (comment dire ?) intéressante !
On sort graduellement de la pandémie ; au moins, s’est-on habitué à vivre avec le virus, grâce à la progression de l’immunité collective, et à la pratique de quelques gestes barrières simples.
Conséquence : la formation traditionnelle reprend du poil de la bête. C’est ce qui ressort, en filigrane ou non, des « Regards croisés » : si la généralisation du Digital Learning est acquise, on sait qu’il ne peut durablement se suffire à lui-même. Les apprenants ont des envies de rencontre dans le monde réel, de même que Directions Formation et fournisseurs attendent avec impatience d’échanger dans les allées d’eLearning Expo - Innovative Learning.
Ces Regards croisés sont une photographie de ce qui animera la nouvelle année (bientôt là) : formation frugale (on en redemande !), immersive learning (plusieurs fois cité, il a le vent en poupe), réalité virtuelle ou augmentée…
Surtout, il y a un besoin de mettre un peu d’ordre dans le courant d’innovations qui a marqué l’année, les fournisseurs interrogés se préoccupant à juste titre de la valeur que le Digital Learning doit créer pour les entreprises.
Et si l’on commençait par aider les Directions Formation à tirer tout le profit de ce constat : l’apprenant est un client comme un autre ? Une approche dans laquelle les fournisseurs ont tout à gagner : des apprenants heureux font une équipe formation satisfaite, probablement fidélisée aux fournisseurs qui l’auront accompagnée (qu’ils disposent ou non de customer success managers !).

Bonne lecture,
Bonnes fêtes de fin d’année !

TRIBUNE

L’apprenant : un client comme un autre

L’apprenant est un client. En s’en persuadant, et en adaptant sa posture, la fonction formation se prépare aux premiers rôles, car sa différentiation d’avec une concurrence pléthorique est alors en bonne voie.

L’apprenant n’est plus un usager (dans un passé pas si lointain, les services de formation l’ont parfois considéré comme tel : un « usager » qui devait se satisfaire d’avoir enfin obtenu le stage demandé de longue date).
Injustice patente : la demande des salariés était plus facile à servir dans une grande entreprise (budget de formation élevé, rôle des partenaires sociaux) que dans les PME où la direction ou le management hésitent à se passer d’un collaborateur pour une journée de formation (les petites entreprises préfèrent l’apprentissage sur le tas, d’autant plus efficace qu’un senior n’est jamais loin).
Sanctuariser (ou mutualiser) les budgets formation, répartir équitablement la dépense sans nuire aux besoins de formation des métiers… Fondant son action sur ces principes, la fonction formation s’est logiquement concentrée sur la gestion de ses opérations ; pour elle, il s’agissait (il s’agit toujours) d’optimiser l’utilisation de ses budgets. Lire la suite

Regards croisés

Quels sont, selon vous, les principaux facteurs qui vont déterminer le marché professionnel du Digital Learning en 2023 ?

Nous nous dirigeons vers une consommation durable et utile de la formation ! Le temps passé en formation étant précieux, cessons de noyer nos apprenants sous des milliers de contenus de qualité hétérogène. À chacun des contenus d’expertise (abordés avec pédagogie) sélectionnés spécialement selon un objectif individuel de montée en compétences. C’est toute la promesse de l’adaptive learning qui s’appuie sur l’évaluation continue des compétences de l’apprenant pour personnaliser son parcours et ses contenus de formation. Comment la formation peut-elle développer ainsi la singularité, l’unicité de chacun ? Chez My Happy Learning, nous pensons qu’un apprentissage réussi fait évoluer notre façon de penser : c’est pourquoi nos formations invitent les apprenants à développer leurs softs skills autant que leurs hard skills.

En 2023, la démocratisation tant attendue de l'immersive learning va largement déterminer le marché professionnel du Digital Learning. Depuis des années, la plupart des Directions Formation ont adopté une approche multimodale de la formation. Elles s’intéressent désormais de près à l’immersive learning dans lequel les équipes edufactory ont investi depuis l’origine : nous nous réjouissons de voir émerger autant de nouveaux projets dans ce domaine, autrefois réservé à des applications militaires et au jeu vidéo : 25 % des entreprises ont déjà fait ce choix, poussées par les avantages pédagogiques de cette approche (création illimitée, immersion 360°, mode simulation). L’avenir est aussi aux « jumeaux numériques », ces représentations digitales d’objets ou systèmes en modélisation 3D libérant les simulations et la richesse d’interactivité. La formation en 2023 : engagement et l’ancrage mémoriel générés par l’apprentissage immersif !

L’évolution des formats pédagogiques s’est emballée, la démultiplication des outils n’est pas en reste (il existe, par exemple, plus de 800 plateformes LMS !). Le marché (entreprises, fournisseurs) est entré dans une transition effective des méthodes de formation qui prévalaient jusque-là. La priorité, pour les acteurs de la formation, c’est de se mettre en adéquation avec ces changements, notamment en étant capables de produire ces modalités pédagogiques. Compétences techniques, capacité de production : cette restructuration de la production et de la consommation des contenus de formation est un élément de premier ordre à surveiller en 2023. En parallèle, le besoin d’aide à la conception et la quête des bonnes compétences donnent une place de choix à l’externalisation partielle, voire totale. Ces deux approches sont d’ores et déjà omniprésentes chez les clients d’edtake.

L’immersive Learning sera une grande tendance du Digital Learning en 2023. Innovant et stimulant, d’une grande efficacité, il permet à l'apprenant de monter en compétences dans un environnement réel avec une mise en pratique instantanée de ce qu'il vient d'étudier. Ce mode d’apprentissage est partie intégrante de la démarche pédagogique d’ENI depuis des décennies. Preuve en est : notre solution MEDIAplus eLearning ™ (prix de l’innovation 2022 au Simo Educación), unique et 100 % en ligne, qui forme l'apprenant en immersion dans les logiciels de la suite Office, concrètement, rapidement. Quant aux équipes IT, elles peuvent se former sur des machines virtuelles de TP dans un environnement technique identique à celui de leur entreprise. L’apprentissage par immersion devient incontournable : nous le démontrerons au salon Solutions RH — eLearning Expo, du 21 au 23 mars 2023.

Le recrutement : premier enjeu 2023 pour les entreprises ? C’est bien possible. Mais, des questions sont alors posées : comment être attractif ? comment se différencier ? comment motiver, former, fidéliser ses collaborateurs ? Plus que jamais, les DRH doivent prendre soin de leurs recrues avant même qu’elles ne rejoignent l’entreprise pour éviter le « no show », le « ghosting » ou le turnover… Le Digital Learning, allié au storytelling et aux techniques de gamification, permet de « réenchanter l’expérience collaborateur », et l’onboarding 3.0 d’offrir aux nouveaux talents une plus grande maîtrise de leur intégration et de leur apprentissage en personnalisant leur expérience.

L'avancée sur les pédagogies en réalité virtuelle et sur le métavers détermineront la couleur du Digital Learning en 2023. Chez Itic Paris, nous avons à cœur de développer, sinon de maintenir, le goût d'apprendre dans un contexte général où les apprenants ont forgé de nouvelles habitudes. Le Digital Learning augmente grandement la chance, pour tous, de pouvoir se former ; on pense notamment à ceux qui y avaient renoncé, et qui avaient, par là même, renoncé à leur évolution de carrière, pour des problèmes logistiques. Itic Paris Pro propose donc toutes ses formations en distanciel, avec l’opportunité de sculpter son programme sur mesure. Le micro learning est également de la partie, accessible depuis un mobile… Que celui qui ne s’est jamais morfondu dans les transports lève le doigt !

Les équipes texageres accompagnent la transformation en cours de l’offre de formation interne des plus grandes marques : personnalisation des parcours en fonction d’évaluations qui ont lieu avant, pendant et après la formation ; développement des compétences axé sur une offre en « pick and choose » où la communauté d’apprenants a accès aux contenus à la demande. Nous croyons à l’alternance du Digital Learning, notamment grâce à la vidéo devenue prépondérante, et du présentiel pour appliquer sur place les acquis, les grands projets de formation du retail s’accompagnant de contraintes business fortes liées au terrain. Le digital et les parcours blended learning sont la meilleure réponse, par exemple, à la contrainte du peu de temps que les personnes en front office dans les points de vente peuvent consacrer à la formation.